Dangerosité supposée des pelouses synthétiques : le cas du stade des Arches

Dangerosité supposée des pelouses synthétiques : le cas du stade des Arches

A première vue, on dirait n’importe quel terrain de sport. Mais approchez-vous et regardez d’un peu plus près. Au ras de ce gazon à l’aspect parfait, des nuages de particules qui rebondissent partout, se glissent dans les chaussures, s’infiltrent sous les vêtements, collent à la peau des joueurs.

Ce n’est pas de la terre… mais des morceaux de vieux pneus déchiquetés. Ces granulats sont saupoudrés depuis des années sur ces nouveaux terrains de sport synthétiques : l’équivalent de 20 000 pneus par terrain ! Un habile recyclage de déchets ? Quelles conséquences pour l’environnement et la santé des joueurs ? 

Le magazine de France 2 Envoyé Spécial s’intéresse au sujet le jeudi 22 février. Pour découvrir un extrait de l’émission cliquez ici :Des terrains de foot synthétiques au gazon suspect -Voici les premières images d’une enquête d' »Envoyé spécial » diffusée le 22 février sur France 2.

A Louveciennes, ce sujet a été abordé lors du conseil municipal du 6 décembre 2017 à l’occasion d’une question diverse posée par notre conseiller municipal Pascal Leprêtre. Le stade des Arches est en effet équipé depuis quelques années d’un revêtement de ce type. Voici le texte de la question posée au maire à laquelle il n’a pas été donné suite par le maire: Aucune réponse sérieuse, aucune mesure de précaution mise en place. 

 

Monsieur le Maire, 

Une enquête publiée le mois dernier dans le mensuel So Foot révèle que plusieurs études pointent la dangerosité des pelouses synthétiques qui équipent de nombreux terrains de sport comme le stade des Arches à Louveciennes. Ce sont les granulés, issus de restes de pneus broyés qui contiendraient jusqu’à 190 substances toxiques ou cancérigènes.

Cet article s’appuie sur les recherches d’une universitaire américaine dont la chaîne américaine NBC s’était déjà fait l’écho en 2014. Cette universitaire aurait recensé d’après le magazine, 239 cas de cancer du sang chez des joueurs et joueuses ayant évolué sur ces types de terrain avec une plus forte proportion chez celles et ceux qui occupent le poste de gardien et se roulent donc plus souvent par terre.

La ministre des Sports, Laura Flessel, a récemment été interpellée par la vice- présidente du Sénat Madame Françoise Cartron par une question parlementaire parue dans le journal officiel lui demandant de prendre position « sur cette problématique de possible grande ampleur ».

En attendant la réponse de la ministre, la vice-présidente du Sénat suggère de sensibiliser aux risques que pourraient présenter ces revêtements artificiels. « Il faudrait dire aux personnes qui y jouent de porter des vêtements qui couvrent tout le corps, dire aux enfants de ne pas porter ces billes noires à leur bouche, vérifier la température au sol car on sait qu’à partir d’une certaine température cela peut se révéler toxique ». Par ailleurs, des élus d’EELV se sont prononcés en faveur d’une interdiction d’accès à ces stades.

Je souhaiterais savoir Monsieur le Maire, quelles mesures vous envisagez de prendre s’agissant de la pratique des activités sportives au stade des Arches ?

Pascal Leprêtre Conseiller municipal

Pour télécharger la question en PDF cliquez ici

La qualité de l’eau potable à Louveciennes

La qualité de l’eau potable à Louveciennes

L’eau potable distribuée à Louveciennes par le syndicat mixte pour la gestion du service des eaux de Versailles et Saint-Cloud (SMGSEVESC) respecte les exigences sanitaires de l’Agence Régionale de Santé. Les rapports annuels 2015 et 2016 sur la qualité de l’eau à Louveciennes mentionnent toutefois la présence résiduelle d’un pesticide, un dérivé de l’atrazine, herbicide utilisé dans l’industrie agricole jusqu’en 2003 en Europe, année durant laquelle son utilisation a été interdite par la Commission européenne. Le pesticide atrazine est soupçonné d’être à l’origine de malformations de la boîte crânienne des nouveaux nés et d’être un produit cancérigène.

Cette information sur la présence de ce résidu de pesticide n’est publiée que depuis le rapport annuel 2015 du délégataire chargé de la production d’eau potable dans l’usine de Louveciennes, le service des eaux de l’Ouest parisien (SEOP), nommé depuis 2015. Les rapports annuels du précédent délégataire – cliquer ici pour visualiser un extrait du rapport 2014 – ne mentionnaient que l’appréciation qualitative suivante : « l’eau produite par l’usine de Louveciennes est d’excellente qualité au regard des exigences réglementaires » !

La réglementation exige que le dosage d’un résidu de pesticide ne doit pas dépasser 0,1 µg/litre et le total des différents résidus de pesticides présents ne doit pas dépasser 0,5 µg/litre. Les rapports du SEOP mentionnent que l’eau produite par l’usine de Louveciennes contenait 0,02 µg/litre de dérivé d’atrazine en moyenne en 2015, et 0,018 µg/litre en 2016. Les fiches d’information publiées par l’Agence Régionale de Santé Île-de-France peuvent être consultées en cliquant ici pour l’année 2016 et ici pour l’année 2015. La dose résiduelle est certes conforme à l’exigence sanitaire, mais on ne peut que s’inquiéter que les nappes phréatiques qui alimentent l’usine de production d’eau de Louveciennes restent polluées plus de 14 années après l’interdiction d’utilisation de ce produit. Cette pollution résiduelle démontre la nocivité dans le temps des produits chimiques utilisés dans l’agriculture et doit – à l’heure ou la Commission européenne n’arrive pas à trouver un accord sur l’interdiction du glyphosate, produit massivement utilisé en agriculture et dangereux pour les abeilles – nous faire prendre conscience de l’importance à faire supprimer l’usage des produits chimiques potentiellement dangereux pour la santé.